if you walk away from me [suzy]

Seth & @Suzy Butler« if you walk away from me... »

Pas moyen de trouver quelque chose de comestible dans ce putain de frigo ! Seth claqua la porte réfrigérée dans un soupir de lassitude. Ca faisait bien une semaine qu'il devait faire les courses et qu'il repoussait sans arrêt au lendemain, comme à son habitude. En même temps c'était pas franchement sa faute, la procrastination c'était avant tout une histoire de gênes, dixit la revue pseudo-scientifique que Lord Pierce Butler avait laissé traîner dans les chiottes l'avant veille au soir. Et puis de toutes façons le frigo des Butler était toujours plein à craquer, alors pourquoi se gêner ? Eddy n'était pas franchement du genre à se formaliser pour un triple sandwich bacon-double cheese avec supplément de cornichons. Sauf que cette fois ci - ô surprise ! - c'était sa très chère Suzy qui avait fait les courses, du moins si on pouvait appeler ça "faire les courses". Tomates, endives, pousses de soja, yaourts au lait de je ne sais quoi... A croire que sa petite soeur chérie projetait de soudoyer tout un régiment de lapins ! Circonspect, Seth passa nonchalamment la main dans ses cheveux en bataille. Il n'avait pas dormi depuis 24 heures et sa chemise empestait la sueur et les relents d'alcool à dix kilomètres à la ronde. Autant dire qu'il était loin d'être frais, et qu'il avait désespérément besoin de recharger les batteries. Dépité, le wrangler se servit une tasse de café avant de s'effondrer sur le canapé, en face de la baie vitrée. D'ici il avait une vue imprenable sur le jardin et les allées et venues de la maisonnée (sans compter le petit bout de femme qui se dandinait comme une cheerleader sur la terrasse ensoleillée). Etouffant un juron, Seth détourna le regard avant de fixer son attention sur la télévision. Sur l'écran plat se succédaient de vieux cartoons datant de mathusalem. A moitié buggué, le jeune homme regardait sans les voir les images colorées qui défilaient sous ses yeux vitreux. Ce kaléidoscope de formes et de couleurs associé aux onomatopées qui constituaient le gros de la bande sonore avaient quelque chose d'hypnotique. N'y pense même pas, songea t'il avant de s'allumer une cigarette d'un geste las, presque déconnecté.

@Seth Korrigan & Suzy« if you walk away from me... »

Longue journée au boulot, cet imbécile de Don qui revient sans cesse avec son chiot, lui rappelant les horribles moments de son adolescence. Puis, une fois au ranch, il faut encore occulter des chevaux d'urgence. Trop c'est trop. Suzy soupire en ouvrant la porte de la baraque, épuisée. A peine rentrée, la pauvre est brutalement attaquée par une odeur pour le moins... violente. Elle pense d'abord que ça vient de la poubelle, probablement le sachet qui déborde puisque princesse Mila s'est octroyée le droit d'envoyer valser toutes ses corvées pour mieux mener sa croisade contre Eddy. Puis, en avançant un peu plus, la jeune femme se rend compte que la senteur provient du salon. Là-bas, surprise, gros plan sur barbie à la ferme, version baleine échouée, la fumée sortant de sa spiracule à défaut des jurons qui s'en échappent d'ordinaire. Elle le dévisage quelques secondes, se retient d'attraper le briquet qui jonche sur la table basse pour lui foutre le feu et s'avance dans sa direction, les bras croisés. « Tu n'penses pas que tu empestes suffisamment ? Faut qu'en plus, tu répandes ta merde cancérigène dans tout l'air ? » Des questions oratoires, la brune peut en débiter des centaines, consciente que les réponses de Seth ne vont absolument rien changer à la situation. Ou plutôt, son avis lui importe peu. « Lève ton gros cul et emporte tes relents le plus loin possible avant que je ne rende mon déjeuner. » Qu'il squatte le terrain c'est une chose mais se le coltiner dans la maison hors de question. La cadette déplore son retour depuis le premier jour, profitant de son statut d'ex taulard et de bon à rien pour renforcer son désaccord. « Puis va prendre une douche par pitié. » Il fut un temps, ils étaient proches, comme les membres d'une même famille. Le temps de l'enfance, quand on pense encore que les enfants sont amenés par les cigognes et qu'on ne soupçonne pas le meilleur ami de son frangin, d'être un pervers en puissance, qui veut dépuceler la benjamine de la fratrie.