what are u waiting for ? (seth)

Il lui faut une première vodka pour esquisser un sourire. Mila n’aime pas ça. Chaque fois qu’elle sourit, il y a toujours un abruti pour se moquer de ses joues d’enfants dont elle ne parvient pas à se débarrasser. Puis sourire, c’est pour les gens heureux et Mila, elle n’est pas heureuse. Une deuxième vodka, elle se lève de son tabouret et se mêle à la foule estudiantine. On lui en offre une troisième alors que vingt-deux heures sonne. Mila se lâche. Elle danse dans la foule. Elle a beau être petite, par rapport à la majorité des personnes présentes, on ne voit qu’elle, elle et sa confiance, elle et sa tenue courte à l’excès. Mila, il n’y a pas qu’Eddy qu’elle provoque. Elle provoque tout le monde, que ce soit en ouvrant la bouche pour parler qu’en s’affichant, simplement, dans des tenues minuscules ou dont le plongeant est vertigineux. Puis, la brune cesse de compter les verres. Trop de shots se succèdent et l’ivresse s’empare de Mila qui n’arrive plus à compter. Les vertiges la frappent. Mila s’échappe. Elle titube en déboulant sur le trottoir et s’empare de son téléphone. Suzy, Suzy, Suzy. Ah, voilà ! Elle écoute les sonneries, elle n’attend pas de l’entendre, sa sœur, quand elle entend le cliquetis significatif lorsque l’on décroche. « Je t’envoie l’adresse, viens me chercher, s’il te plaît ». Mila, il n’y a qu’avec son aînée qu’elle use des politesses, la sale gosse. Appel terminé. Son regard dérive sur l'écran. [appel terminé : seth k]. eh merde ! Suzy, c'était le numéro suivant. Tant pis. C'est certainement une opportunité de plus, non ?

Seth & @Mila Butler« what are you waiting for ? »

« Je t’envoie l’adresse, viens me chercher, s’il te plaît » Froncement de sourcils imperceptible, bien vite dissipé par un sourire carnassier, une lueur prédatrice dans le regard. Il sait qu'il ne devrait pas mais son cerveau vient juste de disjoncter, comme à chaque fois qu'elle le siffle à l'autre bout du fil. D'ailleurs ça doit bien faire cinq bonnes minutes qu'il fixe en silence le vieil écran lézardé de son 3310, une antiquité qui doit dater de ses années lycée. Dans quel putain de bourbier cette petite garce est encore allée se fourrer ?! A son âge elle devrait pourtant commencer à comprendre les règles du jeu, bordel de merde ! D'autant plus qu'elle aime jouer avec le feu Mila, et allumer des incendies partout où elle passe sans se soucier des conséquences, au risque de s'immoler dans un dernier sursaut d'extase. Sous ses grands airs de femme libérée, ce n'est encore qu'une enfant engoncée dans un corps de femme. Mais quel corps putain ! A moins d'être moine, pas moyen d'ignorer les courbes sibyllines qui se dessinent sous ses tenues affriolantes. « Allez mec, c'est à toi de jouer. Dix dollars que tu la mets pas. » Adossé contre le jukebox éraillé, Bob n'en finit plus de gueuler, le poussant du coude pour qu'il relève enfin les yeux de son écran silencieux. Seth le repousse d'un geste mécanique avant de contourner le billard pour attraper son cuir et son paquet de Black Devils, éventré sur la table à côté des cadavres de Kro'. L'espace d'un instant il fait rouler une cigarette entre son pouce et son index tatoué, comme s'il réfléchissait au meilleur moyen d'esquiver la conversation qui va suivre. Y a pas à tortiller du fion, le mensonge par omission reste encore sa meilleure chance de survie. Et puis il ne fait rien de mal quand on y songe, la petite soeur a juste besoin d'un taxi pour rentrer saine et sauve à la maison. En une heure de temps, ce sera plié et emballé. Ou pas. « C'était qui ? » Accoudé au comptoir, un shot de tequila à la main, @Eddy Butler le regarde d'un air inquisiteur, comme s'il tentait de déchiffrer les putains d'images obscènes qui défilent dans sa tête. A sa façon de se resservir un verre tout en haussant les sourcils, Seth comprend qu'il désapprouve. Si seulement il savait. Il doit déjà être en train de dresser mentalement la liste de toutes les pétasses du quartier, en se demandant laquelle de ces bimbos mal baisées vient d'écourter leur partie de billard. Seth en pleurerait de rire s'il ne se sentait pris à la gorge par un putain de sentiment de culpabilité à la mord moi le noeud. « Merde mon pote, j'espère au moins qu'elle en vaut la peine ! »

[Bouge pas, j'arrive !]
[Comment tu veux que je bouge avec 3 grammes dans le sang !]
Nouveau froncement de sourcils, justifié cette fois ci. Il appuie de plein pied sur l'accélérateur tandis qu'une nouvelle image s'imprime ostensiblement devant ses yeux : Mila en sous vêtements. Et lui qui la déculotte pour lui donner la fessée qu'elle mérite.
C'est officiel, il ira bel et bien pourrir en enfer. Emasculé.

Lorsqu'il se gare enfin sur le parking de l'Extra, la foule estudiantine se presse massivement sur le trottoir devant la boîte. Ca fume, ça se roule des pelles, ça fait gicler le sang. Et puis ça la déshabille du regard sans la moindre équivoque, ça se prend pour Charlie Hunnam ( Cool

) alors que ça n'a jamais serré que des milf sur chat roulette. Ignorant les regards mi figue mi raisins des morveux qui la dépècent toujours du coin des yeux, Seth ouvre la portière d'une main ferme et assurée, avant de lâcher d'une voix rauque : « Monte » Sans ménagement, il referme sa main comme un étau autour de son poignet, puis l'attire sur le siège passager. « Ton maquillage a coulé Cendrillon. T'as vraiment une tête à faire peur. »

@seth korrigan

Cela fait déjà cinq minutes que le diablotin attend son chauffeur. Cinq minutes de trop, surtout depuis la découverte de son erreur ; c’est Seth qui vient. Et s’il y a quelques minutes, elle rêvait d’être sous sa couette et la tête engoncée dans une dizaine d’oreillers moelleux, maintenant, elle est totalement alerte et réveillée. Elle ne pense qu’à lui, qu’à cette flamme qu’il faut alimenter, celle de l’interdit et de la provocation. Debout au bord du trottoir, Mila est consciente qu’il peut y avoir méprise, entre sa jupe trop courte, son haut presque inexistant et son maquillage outrageux qui a coulé sur ses joues pouponnes. Elle soupire en guettant le flot de voitures. Il y a des regards, elle les sent, tout comme certaines mains qui osent se glisser sur ses reins mais Mila n’y prête pas attention. Elle ignore. Parce que si elle rentre dans leurs jeux, elle va encore en cogner un et terminer au poste de police pour coups e blessures, ce qui serait dommage alors que le karma, cette sacrée salope, lui offre un voyage en voiture avec Seth. Toutefois, agacée par l’insistance d’un badaud, elle l’envoie valser d’une réplique acide. « Touche à ta queue, ça te fera plus de bien, tu verras ».

Finalement, Mila voit la voiture de Seth qui s’arrête juste devant elle. Elle sent à nouveau les regards. Eh oui, reine Mila ne rentre ni à pieds ni en Noctibus comme vous, bande de gueux, on vient la chercher, comme l’altesse démoniaque qu’elle est. Certainement la fille d’Hadès, à y réfléchir. Elle peut rêver à des parents divins, après tout : elle ne se souvient presque pas des siens. Mila proteste alors que sans ménagement, Seth l’empoigne et l’attire à l’intérieur du véhicule. « Wow doucement Gogmagog ! », grogne la brune. Pour s’installer plus confortablement, Mila remonte sa jupe. Elle déplie ses jambes sur le tableau de bord non sans avoir d’abord pris possession du paquet de cigarettes de Seth. La ceinture, Mila l’ignore. Elle lève les yeux au ciel, soupire. « Ecoute, t’as tronche me fait peur tous les jours, est-ce que c’est pour autant que je te casse les couilles, Seth ? Non. Alors maintenant, conduis mais pas trop vite, j’ai la gerbe ». Sur ces mots, elle ouvre la fenêtre pour sentir l’air frais sur son visage. Puis, elle allume la clope.

Seth & @Mila Butler« what are you waiting for ? »

Mais qu'est ce qui lui avait pris de venir la récupérer en bagnole, putain ! Dire qu'il lui aurait suffit de se pointer en dragstar et de la charger à l'arrière sans dire un mot... A présent qu'il se retrouvait coincé à côté d'elle dans l'habitacle confiné de sa chrysler, Seth se rendait compte de sa connerie. Il passa une main évasive dans ses cheveux en bataille, ignorant la petite voix démoniaque qui lui susurrait mille et une promesse dans le creux de l'oreille. Ainsi dissimulé dans la semi pénombre, il observa un instant le visage poupin de la jeune fille, ses yeux brillants maquillés à la morticia adams, ses cheveux défaits d'un bleu électrique. Subrepticement, son regard de prédateur glissa le long de ses jambes galbées qu'elle étendit négligement sur le tableau de bord, comme pour les lui servir sur un plateau d'argent. Seth étouffa un juron. La vision de sa peau nue sous le nylon couleur chair réveilla instantanément son appétit, si tant est qu'il ai eu besoin d'être réveillé. Un frisson imperceptible remonta le long de sa colonne vertébrale lorsqu'elle se pencha ostensiblement en avant pour allumer sa cigarette. Damn, cette petite garce le menait vraiment par le bout de la queue ! Désormais, ses yeux ombrageux n'étaient plus que deux fentes animales rivées sur l'objet de son désir : Mila. De là où il était, il devinait sans mal le sillon de ses cuisses sous le tissu froissé de sa minijupe. D'ailleurs son manège soigneusement orchestré ne le trompait pas, il avait fréquenté suffisamment de pétasses péroxydées pour reconnaître une allumeuse quand il en voyait une. En cela la jeune fille ne différait pas d'un iotat de la masse de ses ex conquêtes, ce qui lui posait un réel problème car il n'était pas certain de ne pas avoir envie de lui sauter dessus, là tout de suite, sur la banquette arrière. Quitte à mourir un jour, autant que ce soit pour la bonne cause et des mains de son meilleur pote ! Sans s'appesantir davantage sur la question, le wrangler mit le contact et fit vrombir le moteur. Il passa sa langue sur ses lèvres avant de se forcer à détourner le regard. Ses yeux d'un gris anthracite errèrent quelques instant sur le parking avant de s'arrêter sur la silhouette féline d'une étudiante esseulée. Pas terrible mais toute distraction était bonne à prendre. Malheureusement pour lui ce fut pile le moment que choisit baby Butler pour surenchérir à côté de lui. « Ecoute, t’as tronche me fait peur tous les jours, est-ce que c’est pour autant que je te casse les couilles, Seth ? Non. Alors maintenant, conduis mais pas trop vite, j’ai la gerbe. » Seth se retint d'éclater de rire. Un sourire sarcastique éclaira lentement ses traits sculptés au couteau tandis qu'il dardait de nouveau son attention sur elle. Il comprenait mieux pourquoi Ed' avait parfois envie de l'étrangler. Elle avait beau se prendre pour une femme, c'était bel et bien l'insolente nonchalance d'une ado pourrie gâtée qui perçait dans sa voix. « Boucle la Mila... La ceinture, of course what are u waiting for ? (seth) 299949933

what are u waiting for ? (seth) 299949933

. » Il enchaîna sans lui laisser le temps de répliquer. « Et ne me prends pas pour un con schtroumfette, j'ai passé l'âge.Primo si j'étais si dégeu que tu le prétends, tu ne serais pas en train de te tortiller comme une pucelle sur ton siège. Secundo, est ce que quelqu'un t'a touché ? »

@seth korrigan

Elle sent le regard de Seth sur elle et elle se demande si une biche égarée dans le bois sent également le regard du prédateur lorsqu’il approche. Mila est lucide : elle sait qu’il la regarde. Ce n’est pas nouveau. Ce jeu-là dure depuis un moment déjà, des échanges, des œillades. Cela a un goût de danger délicieux qui pourrait également s’apparenter à une jolie revanche, un pied de nez sublime à son aîné, Eddy. Bien sûr, Seth n’est pas une cible choisie au hasard. Oh, il est beau, beau à damner une nonne – que Mila n’est clairement pas -, avec sa barbe, ses cheveux blonds et son allure négligée mais Seth, c’est surtout le meilleur ami d’Eddy. Il est un moyen efficace de mettre un bordel sans nom dans l’existence de son frère et de le réduire à néant. Pourquoi ? Mila ne se l’explique pas.

Seth lui demande de la boucler, la ceinture, mais elle ne cille pas. Elle se contente de porter la cigarette à sa bouche, imprimant le filtre d’une marque rouge carmin, comme son rouge à lèvres. Puis, elle passe une main dans ses cheveux bleus au moment exact où Seth y va d’un surnom. « Ridicule », articule-t-elle en détachant chaque syllabe, levant les yeux au ciel. Combien lui ont déjà fait cette vanne, à l’université ou en soirée ? Filomena ne compte même plus. Elle rit doucement, un léger rictus, rien de plus, en revoyant la tronche des frangins quand elle s’est pointée avec cette couleur. Mila, elle, elle l’adore. Cela renforce son côté artiste, elle trouve. « Je me tortille parce que ta caisse est dégueu, bardée de foin », répond-elle en changeant de chanson, sans demander l’autorisation au conducteur. « Ensuite, si tu insinues que j’veux coucher avec toi, la gérontophilie, c’est franch’ment pas mon délire ». Mensonge. Mila a envie de lui, ça crève les yeux. Elle rêve de ses mains calleuses, de ses grandes paumes, sur son cœur. Elle imagine le frottement de sa barbe entre ses cuisses et à cette simple pensée, elle les serre. « La soirée n’est pas terminée », dit-elle en tirant lascivement sur la clope, en réponse à la deuxième question de Seth. En totale contradiction avec les propos précédents. Mila se tourne vers lui, mordillant sa lèvre inférieure et l’observant conduire, concentré sur la route. Elle sent un léger effluve d’alcool. Elle renifle et a la certitude que Seth a bu. « T’étais avec l’autre tête de gland ? », demande-t-elle avec mépris. Bien entendu, le joli surnom désigne Eddy.